Nos priorités: maintien de l’emploi, maintien du pouvoir d’achat, investissements pour un développement économique durable et soutenable
"Les mauvaises nouvelles économiques s’accumulent. La crise frappe lourdement beaucoup de
salariés. L’urgence exige d’agir pour éviter que la crise économique ne se transforme en crise
sociale. Mais l’urgence ne doit pas nous empêcher de réfléchir sur les origines de cette crise.
Et les origines ne sont pas seulement l’incompétence, l’insouciance, le manque de
responsabilité, l’insatiabilité, l’appât de l’argent facile, la possibilité de pouvoir spéculer sans
risque personnel réel grâce aux parachutes dorés et au système de bonus. Non, au-delà de
ces dérives qui exigent la mise en place de nouvelles réglementations permettant d’éviter de
telles dérives, il faut être conscient que la crise actuelle est plus fondamentalement le résultat
d’une politique économique, fiscale et monétaire au niveau mondial qui a imposé une
inégalité sociale croissante dans la plupart des pays, qui a freiné l’évolution salariale, voire
même imposé une régression des salaires et qui a indéniablement favorisé les revenus du
capital par rapport aux revenus du travail. Il est important de rappeler cela, parce qu’une
politique de sortie de crise doit se fonder sur cette analyse et se situer dans une logique de
changement par rapport à la politique en cause.
Il est évident que la politique luxembourgeoise ne peut que modestement influencer un tel
changement de mentalité, mais elle peut y contribuer.
Le Luxembourg est fortement touché par la crise économique, mais nous disposons d’atouts
importants. Les finances publiques luxembourgeoises sont saines, la situation économique des
entreprises luxembourgeoises et leur compétitivité sont généralement bonnes et le
Luxembourg dispose d’une forte cohésion sociale due à son modèle social.
Pour renforcer la confiance des ménages - ce qui est indispensable pour éviter de s’enfoncer
encore plus dans la crise -, il faut un engagement sans faille en faveur de ce modèle social. Il
faut que les responsables politiques ne laissent aucun doute qu’ils défendent le système de
sécurité sociale luxembourgeoise. L’OGBL estime que le Comité de coordination tripartite
devra se prononcer clairement à ce sujet et dire que ni à court ni à moyen terme les
prestations sociales au niveau de l’assurance maladie, de l’assurance pension, de la protection
en cas d’invalidité, de dépendance ne seront diminuées.
Il faut également un engagement clair en faveur du maintien de l’emploi et d’une bonne
protection financière lorsque le chômage n’a malgré tout pas pu être évité. Renforcer la
politique du maintien de l’emploi est un sujet majeur pour l’OGBL dans les discussions
tripartites en cours.
Maintenir le pouvoir d’achat devra être la deuxième ligne d’action. Le pouvoir d’achat a
stagné, voire régressé pour beaucoup de salariés en 2008. L’engagement de l’OGBL a
cependant abouti à des mesures fiscales qui profitent à beaucoup de salariés. L’allocation de
vie chère a été augmentée, le salaire minimum et les pensions ont pu être relevés. Et, étant
donné que l’OGBL a refusé une politique de modération salariale imposée au niveau national
et a défendu l’autonomie des négociations collectives, dans beaucoup d’entreprises la
politique contractuelle de l’OGBL a porté ses fruits.
Reste la question de l’indexation des salaires. Le refus du gouvernement de prendre en
compte le changement de la situation économique en 2008 et d’abandonner le report de la
tranche indiciaire de juillet 2008 à mars 2009 a été une erreur. L’OGBL est cependant
satisfait du fait que le gouvernement vient d’accepter que la prochaine tranche indiciaire - qui
sera probablement due au premier semestre 2010 - sera payée normalement sans retard.
Pour l’OGBL une nouvelle mise en cause de l’indexation des salaires et des pensions ne
pourra pas être un sujet dans les discussions tripartites en cours.
A côté du renforcement de la politique du maintien de l’emploi, d’une politique fiscale,
salariale et sociale en faveur du maintien du pouvoir d’achat des salariés et des pensionnés,
l’OGBL soutient une politique d’investissements publics active et forte, favorisant l’activité
économique domestique. Finalement, l’OGBL propose de mener une politique économique
qui favorise les activités qui se situent dans la perspective d’un développement durable et
soutenable du pays.
Jean-Claude Reding
Président"
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